VIE DE CHIEN

J’ai assisté récemment à une scène assez violente. Une dame dans la cinquantaine gueulait contre son chien, lequel, accroché à une trop courte laisse, essayait de la suivre en se faisant secouer à chaque deux pas. «Quelle vie de chien! me dis-je.  Être l’animal de compagnie d’une folle enragée dont on dépend totalement, quel épouvantable destin!»

Puis, jetant un second regard sur la femme, j’ai eu envie de lui refiler la carte d’un ami psychothérapeute et le numéro de téléphone de la SPA. J’aurais aimé lui dire: «Madame, qu’est-ce que ça vous donne d’avoir un chien si vous le haïssez? Ce n’est pas sa faute si vous vivez de la colère, de la peine ou si vos hormones vous lâchent. Faites-vous soigner, débarrassez-vous de cet animal.  Votre chien est obligé d’avoir un maître, mais vous, vous n’êtes pas obligée d’avoir un chien!»

Et je pense à tous ces êtres qui vivent en co-dépendance avec un conjoint qui les boude, les agresse et les méprise. J’aimerais leur dire: «Qu’est ce que ça donne de vous laisser traiter comme un chien par une personne qui ne vous aime pas. Vous êtes un humain. Vous n’avez pas besoin d’un maître, vous n’êtes pas obligé de vivre en couple. Vous pouvez  tourner le dos au partenaire qui vous maltraite, vous pouvez vous lever et partir.»

Je leur donnerais  la même carte qu’à la dame et  leur suggérerais de demander la protection d’amis sur qui ils peuvent compter… le temps de se refaire une belle niche.