Bien vieillir

Affaires Plus – Mars 2009
BIEN VIEILLIR
Par Nicole Côté

Près de la moitié des canadiens croient qu’ils continueront de travailler après 65 ans par amour du travail, mais aussi pour maintenir leur train de vie. (La Presse, Samedi le 31 janvier 2009).

Le fait que les babyboomers tardent à prendre leur retraite sera un plus pour les entreprises si ceux qui continuent de travailler le font avec l’intention de donner le meilleur d’eux-mêmes et de continuer à progresser.  Par contre, s’ils restent dans le seul but de conserver leurs bénéfices marginaux, de se tenir occuper et de profiter des privilèges qu’ils estiment mériter en raison de leur âge, ils deviendront rapidement un poids pour leur organisation.

À l’aube de la soixantaine, on devient conscient de l’importance de la santé, du développement de nouveaux centres d’intérêt et du rapprochement avec la famille.  Toutefois, la prolongation de la vie active s’accompagne d’exigences additionnelles comme celles de se tenir à jour dans son domaine, de s’adapter à des changements constants et de continuer de grandir.  Pour bien vieillir, il ne suffit pas de rester jeune, il faut gagner en maturité.

Le chemin de la maturité comporte plusieurs étapes

•    En finir avec la conquête de son autonomie
On devient une grande personne socialement quand on gagne sa vie, psychologiquement, quand on assume la responsabilité de satisfaire ses besoins affectifs.  Les gens qui vieillissent sans autonomie sont fragiles et contraignants.  Quoi de plus encombrant qu’un adulte en quête constante de l’attention, de la reconnaissance et de l’approbation d’autrui.

•    Régler son passé
Les gens qui gardent une hypothèque sur leur passé n’arrivent pas à prendre le contrôle de leur propre vie.  Ils le feront en se libérant de l’emprise de leurs parents, en pardonnant à ceux qui les ont offensés et en apprenant de leurs erreurs. Ils profiteront ainsi pleinement de l’instant présent et demeureront une force vive pour la société.

•    S’accepter tel que l’on est
La soixantaine, c’est l’heure des bilans. Il est tentant de se comparer à d’autres qui ont plus ou moins bien réussi. Mais il est plus sage de se regarder soi-même, de reconnaître sa propre valeur et de tirer le meilleur parti de ce que l’on a acquis et construit.

•    S’affranchir de sa personnalité
Il est louable de vouloir être «soi-même». Mais il y a des comportements authentiques dont on pourrait se passer. Avec l’âge, nos compulsions (à contrôler, à séduire, à moraliser, à compétitionner, à consommer, à préserver, à protéger, à impressionner, à nous distinguer), ces petites danses qui manifestent notre personnalité, perdent beaucoup de charme.

•    Élargir son répertoire de comportements
Il  est plus stimulant d’être citoyen du monde que membre d’un troupeau. Le fait d’avoir des amis de tous les âges, de favoriser la diversité dans sa vie et autour de soi permet d’enrichir son cœur et son esprit et de se renouveler constamment en douceur.

•    Devenir charitable
Penser à soi, c’est bien, penser aux autres, c’est mieux. Avec la maturité vient la capacité de laisser la place à la relève, de la nourrir et de l’appuyer en pratiquant l’indulgence et la confiance plutôt que la critique et le contrôle. On crée ainsi de l’espoir pour l’autre et pour soi.